"Amore Mio" Élodie Bouchez, Alysson Paradis
"Amore mio" Élodie Bouchez, Alysson Paradis

« Amore mio », de Guillaume Gouix

Avec Alysson Paradis, Elodie Bouchez, Félix Maritaud…

Sortie le 1er février 2023

Synopsis

Lola perd brutalement, Raphaël, son mari et refuse de se rendre à l’enterrement de celui-ci. Elle convainc sa grande sœur, Margaux, de prendre la route pour fuir le plus loin possible accompagnée de son fils Gaspard. A travers ce périple qui les mène vers l’Italie, les deux sœurs réapprennent à se découvrir en tant qu’adulte.

A l’occasion de la sortie de «Amore mio», Charlotte Echardour la nouvelle directrice du cinéma Rialto à Nice a invité son réalisateur, Guillaume Gouix et Elodie Bouchez pour son avant première samedi 28 janvier. Le cinéma art et essai niçois voulait proposer une rencontre cinématographique avec le désir d’insuffler à nouveau l’envie au public de retrouver les salles obscures. Lors d’un débat après la projection, le jeune réalisateur soutenu par la comédienne chevronnée a pu partager avec le public ses intentions et son amour du cinéma qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. «J’ai eu de la chance qu’on me laisse m’exprimer avec des opportunités qu’ont m’a données. Le réalisateur c’est celui qui rassemble tous les talents. Le cinéma me permet de me sentir à l’aise et vivant. Pour tout dire, le première fois que j’ai fait un film, j’avais à l’époque une amoureuse et un meilleur ami qui ne travaillaient pas, pourtant ils étaient bons acteurs. De mon côté, j’avais été nommé aux césars (pour «Jimmy Rivière» de Teddy Lussi-Modeste, pour lequel il est nommé au César du meilleur espoir masculin). Je m’étais dit, je vais faire un film, un court métrage pour les rendre visibles parce que je les aime. La première fois était totalement altruiste. On avait été à Cannes, on a eu un petit prix mais c’était pour montrer des gens que j’aime. Et ça continue, j’ai toujours envie de tourner avec les gens que j’aime» (rires).

On connaissait Guillaume Gouix comédien à travers des rôles qu’il a joué dans de nombreux films depuis 2000 dont l’excellent «Poupoupidou» de Gérald Hustache-Mathieu en 2011, «La french» de Cédric Jimenez en 2014, «Chez nous» de Lucas Belvaux en 2017 ou «Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait» d’Emmanuel Mouret en 2020, mais aussi pour la télévision dans «Les revenants» sur Canal + en 2012. A noter que le comédien originaire de Cabriès près de Marseille était déjà présent dans la ville azuréenne en 2021 lors du tournage de «Disparu à jamais» pour la plateforme Netflix. En parallèle, il réalise cinq courts métrages qui lui mettent le pied à l’étrier.

Pour son premier long métrage «Amore mio», dont il voulait le titre teinté de soleil, il s’est entouré de sa propre compagne, Alysson Paradis, sœur de Vanessa Paradis. C’est un film sur et avec des femmes. «J’aime le cinéma d’actrices. Adolescent, ma mère m’amenait voir des films, avec des personnages féminins. Je voulais faire un film dont les femmes sont le moteur du récit. C’est pas toujours le cas. Je voulais donner le rôle aux femmes qu’ont donnent habituellement aux hommes».

On ne présente plus Elodie Bouchez, révélée en 1989 dans «Stan The Flasher» de Serge Gainsbourg et surtout dans «Les roseaux sauvages» d’André Téchiné en 1994. Comédienne discrète et modeste, elle tourne dans de nombreux films indépendants mais aussi des comédies («Brice de Nice») avec une période américaine dans les années 2000. Ces dernières années seront marquées par son interprétation dans «Pupille» de Jeanne Herry (fille de Miou Miou et de Julien Clerc). Elle revient dans ce rôle de Margaux une sœur aînée dont la fragilité émerge au fil du périple.

«L’écriture du scénario permet de rentrer dans le rôle. La rencontre avec Allyson et la complicité qui s’est instaurée dès les premiers instants du tournage a facilité la tâche. N’ayant pas de frère et sœur, c’est important de pouvoir m’appuyer sur l’écriture ou sur sa partenaire. Quand les situations sont bien écrites c’est plus facile de rentrer dans un personnage. Quand tout est réuni, ça se passe bien !»

On la verra dans deux autres films en 2023 «Un hiver en été» de Laetitia Masson et «Connemara» d’Isild Le Besco.

Le thème n’est pas très novateur, cependant Guillaume Gouix nous transmet sa joie de vivre et sa chaleur. L’acceptation du deuil de cette jeune femme prend la forme d’un road movie. Cette fuite aux allures de voyage initiatique va lui faire prendre la route d’une nouvelle vie sans l’être aimé, seule avec son fils. Ce sera l’occasion de se rapprocher de sa sœur, perdue de vue et devenue quasi inconnue. Le deuil peut se vivre de diverses manières et la complicité d’une enfance lointaine peut se retrouver malgré l’éloignement  de vie. Guillaume Gouix veut montrer à travers ses deux personnages féminins que le vie prend le pas sur tout. La forme stylistique du road movie rend les personnages attachants. Le format carré de l’image ajoute à l’enfermement que subit Lola, le personnage d’Allyson Paradis. Cependant leur périple, perd un peu d’intensité lorsqu’elles quittent la route pour l’appartement de Margaux (Elodie Bouchez).

Le cinéma Le Rialto a proposé une rencontre avec un comédien, jeune réalisateur plein d’envie et de modestie accompagné d’une grande comédienne toute aussi modeste. L’occasion de découvrir un joli premier film, de belle facture sur la complicité et le désir de vivre.

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Isabelle Véret

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