Salon D’Antibes

Antibes Art Fair

Stand Pascal Badié

Comme chaque année le Salon des Antiquaires d’Antibes ouvre dignement la saison des festivals, grands prix, foires, nuits et autres réjouissances sur la Côte d’Azur. Désormais parée de l’appellation internationale d’Antibes Art Fair, la manifestation s’ouvre de plus en plus sur la création contemporaine.

Mais revenons à l’impression première lorsqu’on arrive sur le beau port d’Antibes, car elle est de taille ! Finie la panique de trouver une place libre, un vaste parking attend les visiteurs, sous le salon même ; un confort non négligeable quand on se souvient des années précédentes…

Entourée de nombreux stands de brocante en extérieur, la foire s’abrite sous un haut chapiteau qui accueille une centaines de stands, des plus modestes aux plus luxueux. On pense bien sûr à cette installation de la galerie Gismondi, en l’absence, hélas, de son créateur Jean Gismondi qui fut aussi l’auteur, avec Claude Amirati, du Salon d’Antibes il y a quarante ans !

Citons aussi les galeries Scalabrino, Dumartin, De Cicco, Haussmann, etc., ainsi que la Boccara Gallery qui associe à un mobilier XVIIIème des tapisseries anciennes et des tapis d’artistes contemporains.

Galerie Catier

J’ai dit tapis, oui, il y en a trop, le salon devrait avoir un quota qui limite leur présence, de même que cette surabondance de bijoux qu’on finit par regarder avec une certaine indifférence.

Vous l’avez compris, je ne suis pas grand amateur d’antiquailles, mêmes luxueuses, mais pour moi, l’intérêt du salon d’Antibes est en premier lieu, outre le mobilier Art Déco exposé par Richard Duflot, un spécialiste du genre, ou encore la galerie Design Art Studio qui présente notamment un ensemble exceptionnel de Fornasetti de 1950, de nous donner à découvrir une grande variété de beaux objets, comme par exemple les exceptionnels cavaliers de la Garde de l’Empereur Ming, dynastie QI (5ème ©siècle) © galerie Michel Douris, ou la pendule à cannelures  et la paire de cassolettes en malachite de l’Oural © galerie Robert Cohen,  ou encore un exceptionnel panneau de pierres dures polychromes, conçu par Giovanni Battista Foggini (1652-1723) Directeur de la manufacture Grand-ducale des pierres dures à Florence sous Côme III de Médicis,© Galerie Gismondi

cavaliers de la garde de l'Empereur mingdi dynastie Qi(5e siècle) © Galerie Michel Douris

cavaliers de la garde de l’Empereur mingdi dynastie Qi(5e siècle) ©

 

Mais en second lieu, la manifestation s’applique, depuis quelques sessions, à marier les styles et les époques à la création contemporaine en mobilier, peinture, sculpture et photographie… Ainsi La M.I.N.E. présente une sélection de mobilier industriel transformé ; la galerie Paul Janssen accroche des œuvres du mouvement Cobra, du Pop’Art et des photographes contemporains ; la galerie Saltiel associe Combas (présent aussi galerie Artémis) aux artistes de Street Art, M. Chat  et Eric Liot ; la galerie Babylon expose des artistes de l’Ecole de Nice (Arman, Martial Raysse…). Notons encore la présence de la galerie Traits Noirs, de la galerie Lieven de Buck, etc. et des stands comme ceux de la galerie 41, Mille ans d’Orient, galerie Catier qui exposent des artistes contemporains d’Asie (Huang Gang, Cai Zhisong, Shen Hong Biao).

Béatrice De Domenico, 2015

Béatrice De Domenico, 2015

Deux coups de cœur : la galerie Manuscripta de Lyon qui chaque année nous fait découvrir des manuscrits et signatures d’hommes illustres et des dessins ou croquis de grands artistes, avec cette fois, des fleurs dédicacées d’Andy Warhol, parties trop vite à mon goût… Et un nouveau venu, Bernard Bonnaz qui expose de belles céramiques de Théo Tobiasse, et les dessins en volutes de fil de fer coloré, de Béatrice De Domenico.

A noter aussi, l’installation en extérieur de Miryan Klein, « Ligne de Vie », une œuvre grand format, créée spécialement pour le salon d’Antibes et uniquement visible à la tombée de la nuit.

Comme chaque année, Antibes Art Fair se présente comme une scène intéressante pour des professionnels qui proposent aux visiteurs et acheteurs un éventail d’antiquités alliées à des peintures et objets contemporains dans un éclectisme de bon aloi… mais pour que la mayonnaise prenne véritablement, il faudrait élever le niveau du côté de l’art contemporain. On n’y voit aucune des galeries françaises ou étrangères leaders dans ce domaine, aucune œuvre maîtresse surtout, une sérieuse sélection reste à faire pour éviter aux connaisseurs la rencontre de sous-Basquiat et autres imitations d’artistes connus qui sont dommageables à un ensemble, par ailleurs de qualité.

Jusqu’au 2 mai 2016.

Esplanade du Pré des Pêcheurs – Antibes

 

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