Air De Paris, Vue D'ensemble
Air de Paris, vue d'ensemble

Artmonte-Carlo

FlyerArtmonte-Carlo

Où que ce soit, Bâle, Miami, Hong-Kong, une manifestation estampillée Art Basel est sûre de son succès et du public qui va avec. La foire de Genève, toute honorable qu’elle soit, n’a pas ce même pouvoir et en s’exportant en Principauté de Monaco elle a cru, jouant sur certains facteurs similaires, pouvoir réaliser le miracle Miami/ Basel, mais le compte n’y était pas et c’est dommage.

Sauf ce déficit de notoriété – Art Genève n’attirant pas encore le monde entier dans ses allées – Artmonte-Carlo a de nombreux atouts pour réussir : la situation privilégiée du bâtiment qui l’accueille, ce Forum Grimaldi dont les espaces modulables à souhait ouvrent directement sur la Méditerranée et, surtout pour une première session, une participation de bonnes galeries sélectionnées sur des critères de qualité…

C’est en effet ce qu’a révélé Artmonte-Carlo, cette nouvelle venue dans le monde si dense des foires, une impression globale de qualité avec ses trente-cinq galeries renommées, aux stands élégants et proposant des œuvres intéressantes, parfois historiques comme la galerie suisse Gmurzynska ou les galeries italiennes Christian Stein ou Tornabuoni Art, ou plus contemporaines comme les galeries françaises Olivier Antoine, Air de Paris, Claudine Papillon ou Catherine Issert…

Portrait of José Capelo

Qu’ai-je retenu de mon parcours ? Les grands d’abord… Chez Gmurzynska, Zurich,  un Tom Wesselman, « Belt still live », 1988, attirant l’œil sans convaincre ; mais aussi un bel Indiana, deux Picasso et surtout l’admirable « Portrait of José Capelo » par Francis Bacon…

Le très élégant stand de Tornabuoni Art, Florence, avec des valeurs sûres, Lucio Fontana, Alberto Burri et un artiste moins convaincant mais très présent, Turi Simeti, avec « 8 ovali rossi », 2015.

Chez Christian Stein, l’excellente galerie de Milan, une superbe toile de Bernard Frize, un artiste français parmi les meilleurs, mais qui, fait étrange, est uniquement présenté sur les foires internationales, et par des galeries étrangères. Remarqué aussi l’œuvre de Janis Kounellis ; un très bon Alighiero Boetti (dire qu’il était abordable pour moi, du temps où Elisabeth Krief le vendait dans sa galerie de la rue de Seine !).

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Galerie Mayoral

A la Galleria Continua, de San Gimignano, un Kounellis encore, un Pistoletto aussi et surtout un magnifique Anish Kapoor, mais si vert ! Est-ce comme au théâtre, met-on du vert sur ses murs ?

Une curiosité enfin, chez Mayoral, Barcelone, d’incroyables dessins et peintures de Salvador Dali, époustouflants et si peu connus, me semble-t-il.

Passons maintenant à des artistes émergents, comme on dit dans le jargon contemporain.

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Mathieu Mercier Untitled, 2016

A la galerie lange + pulse, Zurich, j’ai oublié de citer la présence de Ben Vautier  (Dieu m’en garde) avec deux toiles récentes, mais surtout une pièce intéressante de Mathieu Mercier.

Art Concept, ce galeriste niçois devenu parisien, fait toujours de bonnes prestations sur les foires. J’ai aimé « Sans-titre » de Michel Blazy et l’œuvre panoramique d’Adam McEwen, 2014, une impression sur éponge de cellulose…

La galerie Papillon présentait les volumes en bulles de la jeune Tatiana Wolska et une belle installation d’Erik Dietman. La galerie Laurent Godin, Paris, était fidèle aux œuvres de Gérard Traquandi. On retrouvait Doug Aiken chez Victoria Miro, Londres. Almine Rech, Bruxelles, accrochait Francesco Vezzoli que, par ailleurs, Monaco exposait à la Villa Sauber ; un détournement irrévérencieux et très divertissant sur le thème de Marlène Dietrich, donné dans le cadre des manifestations autour de la foire…

A relire mon préambule, je me trouve bien sévère avec Artmonte-Carlo, car finalement j’y ai vu de fort belles choses, pas beaucoup de nouvelles, mais va-t-on dans les foires pour voir des nouveautés, mieux vaut pour cela fréquenter les galeries !

Trois points cependant sont à revoir, à mon avis, pour que cette jeune foire ait un avenir …

D’abord communiquer en amont, largement, pour préparer Monaco à recevoir sa première vraie foire d’art contemporain. Dans les hôtels, les restaurants, le yacht-club etc., personne ou presque n’était au courant de son existence et le dossier envoyé aux collectionneurs était d’une sophistication telle que se rendre à la soirée Vip, pourtant très réussie, était un réel jeu de piste ! Il faut du monde dans les allées pour qu’une foire réussisse, même si ce public n’est pas acheteur, il stimule le collectionneur et fait monter la pression. Des allées vides, c’est déprimant pour tout le monde !

Ensuite, la qualité étant au rendez-vous, pourquoi alors avoir ouvert un secteur Design qui, lui, manquait cruellement d’intérêt ? Une même tentative initiée par la FIAC s’était soldée par un échec !

stone-champagne

Kleber Matheus, Galerie Espace à Vendre

Enfin, qui savait qu’en sous-sol, des institutions et des associations jouissaient de grands espaces puisque aucun fléchage ne le signalait ! Il y avait pourtant d’intéressantes choses à découvrir comme « Energie sombre », la vidéo de Florian Pugnaire & David Raffini présentée par la Fondation d’entreprise Ricard ou encore, chez Espace à Vendre, les petits gribouillis de néon du Brésilien Kleber Matheus, mon coup de cœur final !

Artmonte-Carlo

First edition

30/04-01/05 /2016

Grimaldi Forum

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