Ce tramway nommé désir !
L’ouverture de la rubrique « Pêle-Mêle » m’autorise toutes les libertés, comme celle de parler du tramway de Nice. A l’occasion de deux visites de la partie souterraine de cette réalisation pharaonique, comme aiment à dire les journalistes et les politiques, je me suis remémorée le tramway de mon enfance et de mon adolescence.
Il partait du Port, justement là où le nouveau aboutit aujourd’hui – ou plutôt où aboutiront, sous peu, les magnifiques rames noires et rouges qui circulent déjà de Magnan à l’aéroport – et cheminait cahin-caha dans un assourdissant bruit de ferraille. C’était un pur ravissement pour les enfants indisciplinés (dont j’étais, initiée en cela par mes frères), car installé à l’opposé du Wattman, on pouvait activer du pied la sonnette stridente qui annonçait l’arrivée de bolide au risque de ne pas finir au poste, sans doute, mais de se faire copieusement sermonner.
Habitants du Mont-Boron, nous n’avions qu’un car (on ne disait pas un bus à l’époque) qui ne circulait que deux ou trois fois par jour aussi pour aller en ville, on descendait en courant le boulevard Carnot jusqu’au Port, pour attraper le tram !
Dans notre quartier, plein d’histoires circulaient sur le tram comme l’horrible fait-divers de la jeune-fille qui allant à vélo, avait coincé sa roue dans rails du tram, qui l’avait écrasée…
Notre tram niçois d’antan étant mort en 1953, j’avais un désir de tramway et ma joie a été grande de le voir naître à nouveau, d’abord la ligne 1, dont on ne vante plus les mérites aujourd’hui, puis la ligne 2 qui fit couler beaucoup de paroles et d’encre, promenade ou pas promenade, entièrement en surface ou à moité souterraine, la bataille fut rude mais le résultat heureux, puisque déjà il circule sur une partie de sa trajectoire pour être inaugurée, le 28 juin 2019, sur son tronçon en souterrain (Nice a désormais son métro) entre Magnan et Jean Médecin.
Le mercredi 29 mai, nous étions quelques-uns, autour de Christian Estrosi, à emprunter un étrange escalier pour franchir avec émotion, à pied, les 205 mètres qui relient, par le tunnel du tram, la rue Antoine-Gauthier au quai Papacino.
Pourquoi cet intérêt pour le tramway de Nice, me direz-vous, dans un blog plutôt dévolu à l’art ? Parce que chaque station, au-delà de ses performances techniques, accueillera des œuvres d’art dont celle qui illustre mon propos et que l’on doit à l’artiste Jean-Charles Blais. La Station du Port recevra la sculpture – non encore dévoilée – de Noël Dolla, enfant du quartier par excellence !
Vous êtes, ma chère Hélène toujours une éditorialiste bien documentée sur Nissa la Bella et, ces souvenirs s’entrecroisent avec les miens.
Toujours fidèle à votre édito.