Édito d’avril
J’ai quatre petits carnets, dans lesquels, depuis des lustres j’inscris des maximes, des pensées, des bons mots de gens célèbres ou d’illustres inconnus. Aujourd’hui, j’ai ouvert le dernier, celui qui n’est pas totalement rempli, et à la première page, j’ai lu : «II ne suffit pas d‘être savant pour ne plus être sot », sans signature ; Molière, lui, a dit : « Un sot savant est plus sot qu’un sot ignorant », c’est encore pire !
Comment n’avais-je pas pensé plus tôt à consulter mes petits recueils pour y puiser une de ces paraboles qui s’adapte toujours au temps présent, quel qu’il soit.
En effet pas plus tard qu’hier, je me lamentais d’avoir à me livrer, en cette fin de mois d’avril, à un exercice ô combien difficile dans ce monde paralysé, surinformé, désinformé, tétanisé par un événement qui a mondialement arrêté le cours du temps. Que dire qui ne soit pas un lieu commun, une nouvelle déjà divulguée, une contre-vérité, une prise de position innocente ou téléguidée contre les pour ou pour les contre ?
Rien, si j’en crois Molière ou mon petit doigt, qui me dit que demain notre Collège National des Sages qui ne sait pour l’instant que comptabiliser nos morts, nous déclarera ce qu’il faut faire, qui n’a pas été ce que nous avons appliqué hier, et ne sera pas ce nous devrons exécuter après-demain.
Optimiste par nature et parce que c’est bon pour la santé, je crois qu’espérer des matins meilleurs n’est pas une utopie car les courbes fléchissent un peu partout dans le monde, certes avec le même décalage que l’arrivée de la pandémie, mais elles apparaissent quand même, par conséquent, un déconfinement bien accompli devrait réussir. Loin de moi l’idée de négliger les consignes draconiennes ; il nous faudra les suivre à la lettre, ne pas se jeter à la tête de tous pour des embrassades dans des méga fêtes retrouvées ce qui engendrerait une contagion assurée, mais cette seconde vague tant redoutée, doit-elle forcement arriver ? Notre État et ses Sages, après nous avoir chanté l’air de « ça n’arrive qu’aux autres » nous joue-t-il désormais les Cassandre pour se dédouaner ? Et le moral des troupes alors ? Il est essentiel pour le malade comme le bien portant, c’est même une des meilleures barrières immunitaire contre le Covid-19 !