Édito d’avril
C’est le premier mai, il pleut ! Et mon jardin crie MERCI, comme les arbres qui commencent à piquer du nez dans les rues niçoises… Ont-ils pensé les maires devenus magiquement écologistes, que planter tant d’arbres veut dire les arroser et arroser, c’est beaucoup d’eau ! Comme à leur habitude, les gouvernants – on m’a dit qui si les villes plantaient tant arbres c’est que l’Europe les leurs offraient – mettent la charrue avant les bœufs… Ne fallait-il pas réfléchir un peu à la possible pénurie d’eau avant de planter. C’est en effet intéressant de purifier l’air que nous respirons, encore faut-il ne pas le dessécher. Ou alors que l’Europe mette le paquet pour dessaler les océans au lieu de s’employer à fabriquer des armes à outrance pour une guerre dont on ne voit pas venir la fin ! A ce sujet, quoique ce que dit le pape ne soit pas pour moi parole d’évangile, j’ai apprécié son expression d’infantilisme belliqueux pour stigmatiser les combats de part et d’autre la planète. Le fait qu’il ait employé la formule en visite officielle chez Viktor Urban, un homme fâché avec la démocratie, n’est pas innocent et peut déplaire de chaque côté des lignes, mais ne faut-il pas s’interroger quand, à Odessa, dans les bureaux de la Dumskaya, « On part du principe que tout ce que dit la Russie est faux » dit avec un certain humour, le journaliste responsable. S’interroger aussi quand Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, s’est montré confiant, vendredi 28 avril, lors d’une conférence de presse : « L’équipement a été promis, préparé et partiellement livré. Au sens large, nous sommes prêts. » Et d’ajouter : « Les préparatifs touchent à leur fin (…) Quand Dieu le voudra, [quand il y aura] la météo et la décision des commandants, on le fera. » Voilà qu’après le pape, Dieu se mêle de politique, alors là, je ne suis plus de taille à palabrer !
Que dire, maintenant, de la politique dans notre beau pays ? Elle me désespère,et ce n’est pas nouveau. Depuis fin janvier on vit avec les manifestations contre la retraite à 64 ans. Égoïstement, je reste chez moi. Ma retraite, quelque soient les partis et les gouvernements, ne dépassera sans doute pas les mille euros puisqu’elle ne les a pas encore atteints. Nous, les commerçants, nous ne sommes pas favorisés sur ce point, et n’en déplaise aux puristes, les galeristes d’art contemporain sont des commerçants, sauf ceux qui vivent de subventions. Quant à l’âge, ça fait quinze ans que je l’ai prise cette fameuse retraite et je n’ai jamais autant travaillé – vous me direz que je fais ce que j’aime, oui, et c’est en ça que je suis une privilégiée avec le toit que mes parents m’ont légué.
Encore un scandale, aurait dit Georges Marchais, mais pas pour les mêmes causes ! La consultation des médecins généralistes a été augmenté d’un euro cinquante. Je ne vais pas vous resservir l’histoire du plombier, mais au-delà de ridicule, c’est insultant. Les larmes de crocodile, les promesses non tenues des politiques durant la Covid, ont accouché de cette gifle balancée aux syndicats de médecins libéraux qui la considèrent comme une « augmentation dérisoire » et regrettent « que le gouvernement refuse d’accorder aux médecins libéraux la simple prise en compte de l’inflation ». Allez pleurer après ça sur la désertification médicale !
Un coup d’œil, enfin, sur la politique internationale : Joe Biden ou plus exactement, Joseph Robinette Biden, Jr annonce qu’il va se présenter à sa réélection – veuillez excuser ce mauvais jeu de mot –, mais l’Amérique devrait fermer le Robinette ! Autre mauvais gag, l’imitation lamentable de Joe Biden, le regard égaré, la démarche chancelante, par Donald Trump qui n’est pourtant pas en meilleur état…
Sœur Anne, sœur Anne, ne vois-tu rien venir pour l’Amérique ?
Pendant ce temps, les dérives autoritaires se multiplient : en Inde, aux Philippines, en Afrique, en Amérique latine, en Europe de l’Est, en Russie…
Alors, c’est pour quand le lendemains qui chantent ?