Édito de décembre
Annus horribilis, c’est ainsi qu’Elisabeth II qualifiait l’année 1992 de son règne ! J’ai envie de reprendre cette expression latine pour designer l’année 2015 en France, qui a vu deux attentats horriblement meurtriers atteindre des humoristes courageux d’abord, puis des hommes et des femmes qui avaient comme qualités celles d’être jeunes et d’aimer la vie, la musique, le sport, les terrasses de café entre amis !
A ces actes monstrueux s’ajoute le bilan d’une France en déclin sur bien des points : perte de croissance, chômage, sécurité défaillante, engagements diplomatiques et militaires, manquant cruellement de clarté… Et pour clore le tableau, des élections régionales qui nous mettent face à une montée du Front national, ce parti connu pour ses positions archaïques et dangereuses, que ce soit sur la politique, la société, les rapports humains, la culture, la religion, les libertés…
Pour user d’une expression du langage commun que vous me pardonnerez d’employer quand il s’agit de tels drames, ne se retourneraient-ils pas dans leurs tombes, les Charlie et toutes ces victimes des attentats de Paris et Saint-Denis, s’ils savaient que leur mort horrible avait servi de tremplin au parti de la haine et de la xénophobie ?
Que voilà de sombres évocations alors que j’étais partie pour vous souhaiter de bonnes fêtes et surtout une très bonne année 2016 !
Il faut pourtant espérer que cette année qui approche nous apporte de belles choses… Ici comme dans d’autres Régions, nous avons encore le pouvoir de changer les choses en disant non, par les urnes, au Front national, et ça, c’est du concret, du positif…
Pour le reste, ayons foi en la sagesse humaine… N’essaye-t-elle pas en ce moment, au Bourget, de clore la réunion des Etats pour la sauvegarde de la planète par des gestes concrets plutôt que des vœux pieux ?
Qu’en sera-t-il du terrorisme ? Qui viendra à bout de Daech ? Les gouvernants et leurs armées ou la sagesse d’hommes de toutes appartenances, excédés de périr sous le joug de tueurs au nom d’un Islam dévoyé ?
Il y a bien longtemps que l’Europe et le monde n’ont pas été confrontés à de tels drames et aux interrogations sur la façon de les résoudre. Pour 2016, gageons sur les bons choix, par et pour les peuples !