Edito de juin
Faire le point sur le mois qui vient de s’écouler n’est pas chose facile, mais le gros titre c’est incontestablement le Oui au Brexit ! J’y reviendrai tout à l’heure, bien que n’étant pas experte sur le sujet comme d’ailleurs sur bien d’autres, je vous l’accorde …
Mais pour l’instant, parlons du Foot : voilà un sujet qui, avec la Coupe d’Europe, a totalement envahi notre horizon ces dernières semaines et sur lequel j’ai révisé quelques-uns de mes a priori. Je n’y comprends toujours rien, mais il fait naître en moi, à ma grande surprise, un sentiment de sympathie pour ses adeptes. Je passe sur le supporter britannique dans le coma, les bagarres de hooligans russes, anglais et autres, sur ce pauvre Irlandais qui, plein de bière, a basculé sur les galets de Castel, la plage emblématique de Nice, ou encore des rixes dans le Vieux-Nice, du café des supporters niçois fermé et sur un paquet d’autres anecdotes peu reluisantes, pour vous dire ce qui a été pour moi une immense découverte : le public de la Coupe d’Europe de Football ! Attention, je ne parle que pour Nice, je ne suis pas allée voir ailleurs, mais dans ma ville le public footeux que j’imaginais comme une armée de beaufs, gras, dépenaillés, du genre gros dégueulasse cher à Reiser, s’est révélé beaucoup plus avenant que je ne l’imaginais. Fervente marcheuse, j’ai croisé, durant ces derniers quinze jours, des gens, jeunes dans l’ensemble, des couples, avec des enfants parfois, souriants, polis, plutôt bien mis – comme on disait avant – des groupes d’amis, de supporters bariolés mais sympathiques, joyeux mais pas trop braillards, beaucoup plus affables que je l’imaginais. Nice envahie par ces hordes tranquilles dans ses rues, ses cafés, ses jardins, avait un air de fête que je ne lui connaissais pas !
Sinon, le mois de juin a été ce à quoi, hélas, nous sommes habitués, quarante-neuf personnes tuées à Orlando dans une boîte homo ; deux fonctionnaires de police assassinés à leur domicile par un terroriste ; une députée anglaise tuée en sortant de sa permanence ; des attentats à Istanbul, à Madagascar, au Bangladesh et à l’instant, à Bagdad… La routine, pourrait-on dire avec cynisme !
Alors finalement, en juin ça ne s’est pas trop mal passé, sauf le coup de Trafalgar des Britanniques !
Défiant tous les pronostics, cette nation a dit oui au Brexit, ou « British Exit », la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, à une courte majorité, mais à une majorité quand même, semblant n’avoir qu’à moitié réjoui les vainqueurs et qu’à demi consterné les perdants, dont la campagne pour le maintien en Europe a été bien timorée. Que faut-il en penser pour la suite ? Je serais bien incapable de le dire alors que les spécialistes, eux-mêmes, sont inaptes à analyser les conséquences de ce séisme. Européenne de cœur, j’ai ressenti cette rupture comme un repli égoïste d’une population modeste et vieillissante, accrochée à ses privilèges, indifférente à l’attente de sa jeunesse, embrigadée par des dirigeants qui lui ont menti avec un cynisme confondant. Tombant par hasard sur la retransmission à la télévision du discours de Nigel Farage à l’Assemblée européenne, j’ai vu cet abject personnage triompher sans vergogne, tout en affirmant qu’une coopération avec l’Europe restait possible si c’était dans l’intérêt Royaume-Uni !