Edito de mai
Encore une fois des excuses pour le retard, mais cette fois la raison est tout autre car mon édito de mai a bien été écrit dans les temps, mais en le relisant hier, il m’est apparu tellement sinistre que j’ai décidé ce matin de vous en écrire un nouveau plus joyeux, plus « positif », comme il est courant de dire aujourd’hui. Ce n’est pas que le baromètre international soit au beau avec ce monstrueux attentat de Londres perpétré par des fanatiques d’un Islam radical, lancés dans l’escalade de l’horreur en écrasant d’innocents passants avec leur engin fou, pour ensuite poursuivre ceux qu’ils n’avaient pas atteints et les blesser à coups de couteau… Effrayant !
Alors pourquoi cette envie de regarder notre globe d’un œil meilleur ? Peut-être grâce aux images du spationaute français Thomas Pesquet qui nous fait prendre conscience de la chance que nous avons, nous humains, d’être tombés sur un tel paradis, car il est là, ce nirvana que nous cherchons dans les cieux, sous nos pieds ! Maintenant, ce que nous en faisons est une autre histoire, mais je ne veux pas recommencer avec mon pessimisme …
Miguel Torga, un écrivain portugais profondément attaché à la fois à la spécificité et à l’universalité de sa culture lusitanienne a écrit cet aphorisme magnifique : « L’universel, c’est le local moins les murs », une pensée que devraient avoir à l’esprit tous ceux qui prennent la parole au nom d’un nationalisme ou d’un mondialisme forcenés.
Pour conclure, c’est donc du local que j’ai envie de me féliciter pour garder ma bonne humeur. Il a été riche ces derniers jours, d’abord avec Nice Festival du Livre qui m’a donné l’occasion de rencontrer un écrivain, Laurent Seksik, dont j’avais beaucoup aimé Les derniers jours de Stefan Sweig et qui présentait cette fois Romain Gary s’en va-t-en guerre, magnifique bouquin drôle et émouvant, dont j’espère avoir le temps de vous faire une lecture… Puis avec les deux expositions de la Villa Arson Stop Ma Pa Ta (ma matière première n’est pas ta matière) et Point Quartz Flower of Ken, qui ouvrent nos yeux sur une autre façon de voir et de vivre la culture… Enfin par la visite des ateliers Sang Neuf aux Abattoirs, qui abritent plus d’une vingtaine d’artistes, pour beaucoup anciennement installés aux Ateliers Spada, et la redécouverte pour moi et la découverte pour beaucoup, d’individualités fortes mais pas toujours soutenues par les institutions et galeries niçoises…
J’oubliais : en mai la République française s’est dotée d’un nouveau Président, Emmanuel Macron !