Édito de mars
Un édito printanier après tout pourquoi pas ? Se réjouir d’un ciel radieux et non d’un manque d’eau qui craquelle les sols, ne prendre de l’information que le côté positif, l’exercice est périlleux et on risque, ou plutôt je risque de m’y casser les dents, mais courage, j’y vais.
Par exemple, ne plus accepter qu’on nous fasse peur avec le ou la Covid qui reprend, ça ne marche pas car il ou elle n’est plus que l’équivalent d’une simple grippe ou gastroentérite. Pour les grèves, ce n’est pas facile de leur trouver un côté positif, sauf si on se dit qu’Élisabeth Borne, telle Blanquette, la chèvre de Monsieur Seguin, lutte pour dépasser les 365 jours d’Édith Cresson à la charge de Première ministre et qu’elle est proche de gagner. Que dire des manifestations ? Elles sont justes pour ceux qui veulent travailler moins longtemps, et bien ennuyeuses pour ceux qui veulent aller travailler sans problèmes. C’est à chacun de choisir. Et puis, nous en avons vu d’autres, comme mai 68 pour les plus vieux. Le 22 mai la France comptait 8 millions de grévistes et le 25 mai, il frôlait les 9 millions au lendemain de l’Ascension, alors on est encore loin du compte ! Le phénomène, dans ce beau pays difficilement gouvernable qu’est la France, n’est pas nouveau et on ne le lit pas de la même façon, qu’on soit plus à gauche qu’à droite. Mais parfois le clivage disparait quand l’humain bouscule le politique. Je me souviens de ma surprise, à la lecture de Lettres à Nelson Algren de Simone de Beauvoir à son amant américain. Loin du redoutable Castor, auteure de Le Deuxième Sexe, qui forma ma jeunesse, j’y découvris une Simone de Beauvoir qui écrivit à Nelson Algren des centaines de lettres d’amour. Au sortir du confinement dû à la guerre, cet amour transatlantique l’entraîna dans une aventure aussi risquée que les vols Paris-New York de ce temps-là. Mais il était aussi question, au-delà d’une peinture de la vie littéraire, intellectuelle et politique de ces années 1947/50, de sa vie quotidienne en France et de ses récriminations sur la fréquence de grèves qui l’empêchent d’aller retrouver son amant lointain.
Enfin que voir de positif à cette guerre de la Russie contre l’Ukraine, si ce n’est qu’il faudra bien un jour qu’elle se termine. C’est heureusement la finalité de tout confit.