Édito de mars
Après de sombres éditos inspirés par des événements qui nous laissaient entrevoir un avenir, non de guerre, comme disent les politiques, mais d’actes de guerre dans notre pays et chez nos voisins européens comme dans le reste du monde, j’avais besoin et envie de vous communiquer un peu d’optimisme, car ce mois de mars m’était clément et riche en moments heureux et que, lorsqu’on est heureux, on a envie de partager cet état avec les autres !
Et puis c’était le printemps avec mon cerisier déjà en fleur et ces petites têtes d’épingle qui trouent la terre de mon jardin pour m’interroger : devine ce que je suis et ce que je vais devenir (pour tout vous dire, j’ai des notions très aléatoires de jardinage et je plante ou sème ce qu’on me donne sans bien savoir… juste pour que vive la plante et pour qu’elle me rappelle le cadeau ?
Eh bien ! Ces instants de bonheur, c’était avant Bruxelles et ce mardi abominable où une information s’affiche sur mon ordinateur : attentats meurtriers à l’aéroport et dans le métro bruxellois ! Abasourdie, je ne quitte plus les chaînes d’info pour voir l’horreur recommencer… Des corps à terre, du sang, des gens courant partout, des secours, des rescapés hébétés, comme revenus d’une autre planète….
Et on nous dit tout, ou presque, très vite, qui sont les auteurs de ces crimes, toujours ces abominables djihadistes dont je ne veux pas me souvenir des noms, tant ils sont pour moi comme une bande de cafards, qu’il faut écraser au plus vite ! Je perds mon humanité en parlant ainsi ? Oui, c’est vrai et c’est le plus horrible, justement, cette haine primale que ces fous sanguinaires peuvent faire naître en moi !
Je vous passe le reste, les bagarres verbales, ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire, ce qu’on a fait ou qu’on n’a pas fait… Le silence, la pensée pour ceux qui souffrent restent les seuls remèdes pour l’instant à ces drames avec lesquels il nous faut apprendre à vivre, et à bien vivre quand même, pour qu’au carnage ne s’ajoutent pas la peur, la méfiance, la haine de l’autre, car l’autre c’est nous, et eux ce sont des excroissances, des tumeurs cauchemardesques d’une humanité affaiblie qu’ils tentent de gangrener.