Édito de novembre

Une idée en chasse une autre, un article fraîchement lu peut vous faire oublier celui qui précédemment vous avait donné à réfléchir… Eh bien, c’est encore cet édito de Riss, « Ronsard Versus Trump » dans le Charlie Hebdo n°1322 du 22 novembre, qui me trotte dans la tête en cette fin de mois de novembre.

Riss, prenant pour exemple la mobilisation de quinze mille scientifiques la semaine passée, nous exhorte à ouvrir les yeux sur le désastre écologique que nous imposons à notre planète. En gros, il nous dit : 15 000 c’est déjà bien mais ça fait combien par rapport aux 200 000, 600 000, 1 000 000 de ceux qui ne disent rien ? Si Riss écrit ces quantités en lettres car il connaît les usages, moi je les transcris en chiffres pour le rapport avec ce qui va suivre : l’écologie est devenue une bataille de chiffres ! On nous sort des chiffres affolants, 80% des insectes ont disparu, presque autant d’oiseaux vont être effacés du paysage et il faudra des milliers d’années avant que les déchets radioactifs cessent de diffuser leurs rayons mortels, des milliards pour les plastiques qui flottent dans nos océans… Je ne vais pas recopier intégralement l’édito de Riss mais ce qui m’a séduit dans son propos, c’est le fait de ne plus avoir qu’une bataille de chiffres pour nous ouvrir les yeux sur le besoin de sauver la planète ! Pourquoi alors (Riss dixit) ne pas opposer vers, pieds et alexandrins, à ces statistiques inhumaines ? Et de nous faire connaître, en tout cas en ce qui me concerne, un magnifique poème de Ronsard qui commence ainsi : « Écoute bûcheron, arrête un peu le bras ; / Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas ; / Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force / Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ? / Sacrilège meurtrier, si l’on pend un voleur / Pour piller un butin de bien peu de valeur / Combien de feux, de fers, de morts et de détresses / Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ? […]

D’autres strophes suivent, tout aussi belles, vous les trouverez certainement sur internet et Riss ajoute : « Profitez-en car ce n’est pas toutes les semaines que Charlie vous donne à lire un peu de poésie. […] Faisons au moins en sorte que les derniers sons à sortir de la bouche du dernier survivant ne soient pas des chiffres, mais des mots. » Il développe ensuite toutes sortes de sujets, dont la propension de Trump à détruire beaucoup des formes de vie qui l’entourent…

Voilà, c’est davantage l’édito de Riss que le mien, mais j’aime partager une pensée quand elle est belle et bien écrite (achetez ce Charlie).

Je voulais vous parler du sous-marin argentin ; des mots qui m’énervent comme « claquer la bise » et « coulée verte » alors que ce jardin porte le joli nom de « promenade du Paillon », mais des pompiers ont sonné pour m’offrir leur calendrier. Alors que je leur demandais si je pouvais avoir une déduction fiscale pour mon don, ils m’ont répondu : « On nous enlève toutes nos aides et certains de nos droits, on a juste celui de se faire caillasser. »

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