Édito de novembre
Ce mois gris et pluvieux pourrait être, au-delà du mécontentement des gilets jaunes, celui de mes petites récriminations venant se ranger, en toute logique, dans la catégorie « humeur » de mon blog, mais n’ayant pas encore écrit une ligne malgré la date fatidique de la fin du mois, je vais tout simplement caser la liste de mes contrariétés dans mon édito de novembre.
Avant tout la plus incompréhensible, puisque que nous pratiquons quotidiennement le dénigrement de l’Amérique (American bashing, dirais-je, si j’étais atteinte du mal que je dénonce), consiste à copier dans leurs pratiques et dans leurs noms, ce que l’Amérique a de plus bête, les fêtes commerciales de l’hiver. Après Halloween*, ses bonbons et ses déguisements pour têtes de citrouille, on nous fait le coup du Black Friday*, qui loin de se limiter à une frénésie acheteuse du 23 novembre, envahit nos courriers et nos ordinateurs avant et après la date fatidique. Profitons bien d’une petite année de répit, car nous aurons bientôt à faire face au Cyber Monday* (appelé aussi le lundi fou), se plaçant la semaine après le Black Friday, lui-même suivant le Thanksgiving *. Vous pensiez l’inventaire terminée, mais voilà que le 27 novembre de cette année, Giving Tuesday* nous tombe sur le coin du nez. Il s’agit là de donner, mais anglais, après avoir tant dépensé ! Le Mardi du Don, c’était pourtant joli à prononcer, mais pas assez in, pas assez trend !
Vous constaterez, en lisant l’historique de ces fêtes, qu’elles découlent toutes d’une tradition d’Amérique du Nord. Rien à voir avec notre culture, si ce n’est Thanksgiving qui, bien qu’essentiellement païenne à l’origine, peut se rapprocher de La Toussaint. Pourquoi toutes ces célébrations aux noms barbares alors que nous ne sommes quasiment plus autorisés à vanter les nôtres. Le Père Noël ne peut visiter nos cheminées qu’accompagné de la Mère Noël, parité exige ; le sapin, essentiellement païen doit se dissocier de la crèche, gravement chrétienne. Seuls les Rois Mages, Melchior, Gaspard et Balthazar, héros de la mixité, ont encore quelques beaux jours devant eux.
Pour ce qui est de mes autres récriminations, je me réserve le plaisir de les déposer, le 24 décembre, dans vos petits souliers.
*Halloween est une fête traditionnelle originaire des îles Anglos-Celtes célébrée dans la soirée du 30 octobre, veille de la fête chrétienne de la Toussaint. Son nom est une contraction de l’anglais All Hallows-Even qui signifie the eve of All Hallows’ Day en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veille de tous les saints » ou « la veillée de la Toussaint ».L’étymologie du mot Halloween appartient strictement à la langue anglaise. Hallow est une forme archaïque du mot anglais holy et signifie « saint », even est une forme usuelle qui a formé evening, le soir. Au Canada, le mot « Halloween » est précédé de l’article défini « l’ ». Par exemple : « C’est l’Halloween! ». D’après l’Office québécois de la langue française, « en dépit du fait qu’en typographie la majuscule caractérise les noms de fêtes civiles ou religieuses, ce terme est parfois attesté avec une minuscule. D’autre part, même si ce mot est d’origine étrangère, le « h » initial est muet, ce qui entraîne son élision, par exemple dans l’expression des bonbons d’Halloween. »
* En 2013, les ventes en ligne durant Cyber Monday aux États-Unis ont augmenté de 20,6 % par rapport à l’année précédente, atteignant un record de 2,29 milliards US$. Alors qu’en 2014, les ventes devraient atteindre 2,6 milliards de dollars, ce qui représenterait une augmentation de 15 % par rapport à 2013
*Aux États-Unis, Black Friday (littéralement le vendredi noir, parfois traduit par vendredi fou) se déroule le lendemain du repas de Thanksgiving. Il marque traditionnellement le coup d’envoi de la période des achats de fin d’année. Plusieurs commerçants profitent de ce moment pour proposer des soldes importants. En 2015, 67,6 milliards de dollars ont été dépensés au cours du week-end du Black Friday aux États-Unis, une somme en augmentation quasi-constante depuis 2005, ce qui en fait le jour le plus lucratif pour les commerces. Les consommateurs américains ont effectué 100 millions de virées shopping le vendredi même.
*La fête de Thanksgiving célèbre l’aide apportée par les Indigènes aux Pèlerins débarqués du Mayflower en 1620. Ce n’est qu’en 1863 que Thanksgiving a été instauré fête nationale par Abraham Lincoln. Il a également fixé la fête de Thanksgiving au quatrième jeudi du mois de novembre.
* Le Giving Tuesday, souvent référencé « #GivingTuesday » sur les réseaux sociaux, fait référence au mardi qui suit Thanksgiving aux États-Unis. Il s’agit d’un mouvement pour créer une journée internationale de charité au début des fêtes de fin d’année. Giving Tuesday a été lancé en 2012 par la communauté new-yorkaise 92nd Street Y (en) et la Fondation des Nations unies en réponse au consumérisme de l’après Thanksgiving , Black Friday et Cyber Monday.