Édito de septembre

Il ne faut jamais écrire un édito à l’avance – vous me direz, c’est une lapalissade  –, mais par  souci d’être prête à temps –vous l’avez remarqué c’est le seul point où je suis dans les temps dans avec mon édito – j’avais commencé à bavarder, soulignant que je devais désormais éviter les nécrologies, mais que faire lorsque ce 28 septembre disparaissait l’homme le plus extraordinaire du monde politique français ! Quand je dis extraordinaire entendez-le comme hors du commun ? Je n’avais pas voté pour lui jusqu’à ce jour du 5 mai 2002 où il nous évité la venue de Le Pen, même si les politologues avertis chipotent encore sur la valeur des 82% qu’il a obtenu… Sa période jeune loup, les dents rayant le parquet, ressemble trop aux politiques qui nous gouvernent aujourd’hui pour qu’elle me séduise, mais je dois reconnaitre qu’en prenant de la bouteille, le jeune félin a fait place à un vieux lion féroce, mais débonnaire, à la robe chatouillante comme celle des vins qu’il aimait – des bières surtout. Ses saillies – verbales j’entends – sont maintenant des morceaux d’anthologie et les plus rudes, si elles étaient parfois grossières, n’étaient jamais vulgaires –une nuance sur laquelle bien des politiciens devraient méditer… Et puis, il faut le dire, il était sacrement beau gosse, grand escogriffe aux lunettes cerclées et à la clope au bec … il faut aimer,  c’est sûr, mais il le disait lui-même : c’est pas de ma faute si j’ai une tète de droite !

Pour revenir aux mots, en passant du plus grossier et drôle : ça m’en touche une sans déplacer l’autre au plus tragique et percutant, aujourd’hui où l’on prend conscience de l’enjeu écologique : notre maison brûle et nous regardons ailleurs…, a-t-il été entendu ? Il semble que non, mais je ne pense pas que la méthode violente de la jeune collapsologue, Greta Thunberg, dans son discours à L’ONU soit plus efficace, tant la performance, au-delà ce sa brutalité, apparaît comme étrangère à sa petite personne : «  Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan », a lancé Greta Thunberg, la voix tremblante mais forte, lisant un texte depuis sa chaise. « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses.» Qui, au-delà des politiques du monde entier, vole les rêves de Greta Thunberg ?

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