Édito d’octobre

Dois-je prendre garde en écrivant mon édito à ne pas trop dévoiler ma pensée en abordant ce qui a retenu mon attention durant ce mois d’octobre ? Puis-je dire sans choquer que je ne sais plus quoi  penser de bien des sujets, à commencer par cette guerre incroyable que les gens de ma génération pensaient ne plus jamais voir réapparaître. Or le conflit russo-ukrainien pourrait nous entraîner dans une guerre mondiale  et nos chefs d’Etat ne semblent pas en mesurer pleinement le danger. Or arrêtons le massacre et traitons notre quotidien avec un peu plus de mesure et de sagesse, car si le présent n’est pas rose, il est quand même moins explosif qu’une belligérance possiblement nucléaire ce que les grandes puissances, notamment les Américains, évoquent avec une certaine désinvolture (avons-nous oublié les terribles images d’Hiroshima et Nagasaki et leurs suites tragiques ?).

Pour revenir à des préoccupations quotidiennes, j’avais listé un certain nombre de sujets préoccupants ou divertissants, mais aujourd’hui est-il permis de rire sans blesser quelqu’un et attirer sur soi les foudres de la bien-pensance? Je m’aperçois que tout devient si brûlant que pratiquer ne serait qu’un semblant de polémique, loin de faire avancer les idées, vous condamne à être immédiatement rangé dans le camp des bons ou des méchants.

Sous forme d’un inventaire à la Prévert, je ne renonce cependant pas à m’interroger sur quelques sujets qui me chatouillent, des plus futiles aux plus graves, comme par exemple, l’utilité de mon blog, les nouveaux mots du Robert, le féminisme, le wokisme, le voile en France, le combat des filles en Iran, le bon comportement écologique, etc. Je m’arrête car je perçois déjà dans votre œil de censeur, ma classification chez les méchants ou chez les bons pour quelques autres…

Je dois dire que je m’en moque et pour me conforter ou me réconforter, je viens de lire dans l’OBS, au sujet de la mort du journaliste Hervé Algalarrondo qui, semble-t-il,  n’était pas toujours fidèle au credo de la gauche, qu’un des préceptes de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur était : « Savoir penser contre soi-même ».

Cette sage leçon que je vais tenter de la pratiquer pour moi-même…

Pour les mots nouveaux du Robert, je les aime, mais avec modération. Si l’arsenal de termes véhiculé par le Covid comme pandémie, confinement, cluster, distanciation sociale ou physique, téléconsultation, gestes et mesures barrières,etc. ont leur utilité évidente, mais je trouve plus joyeux le mot « go », d’origine ivoirienne qui signifie « jeune femme » ou « petite amie », mais également l’expression « babtou », verlan de « toubab », qui qualifie familièrement un blanc en Afrique. Parmi ces expressions ivoiriennes, le terme « brouteur », est à apprendre, démocratisé par la série ivoirienne Brouteur.com, qui signifie « escroc du net ». Parmi les autres mots à faire leur apparition, le terme «  chiller », à savoir « se détendre » ou encore « covidé », « NFT », « gênance » et « écoanxiété »  sont à connaître.

Mais qu’on ne touche pas je vous en supplie, à la littérature avec l’écriture inclusive, laissons-la à l’administration. Imaginez le style d’Annie Ernaux, Virginie Despentes, Constance Debré, pourtant ferventes féministes, déformé par l’inclusion !

Autre incongruité pour qui a tant d’années derrière elle, apprendre à ne plus dire Monsieur, Madame, mais elle et lui. Que je ne sache aucune grammaire n’a été éditée pour changer ces règles qui n’ont rien à voir avec le féminisme… Pourtant cette prérogative est appliquée avec ferveur dans le langage journalistique et politique, qu’il soit à gauche comme à droite, ce qui n’empêche pas le pouvoir, dans la pratique, de refuser l’attribution d’une rue à Gisèle Halimi à Nice ou de ne pas inscrire l’avortement dans la Constitution au Senat. Quant au port du voile, laissons ça pour un autre débat !

 

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