Francis Giacobetti, Artcurial et les éditions Assouline
Francis Giacobetti, Photographe*
33 photos pour 55 ans de carrière
Le 17 octobre 2017, Artcurial donne rendez-vous à toute une génération de Français qui a grandi avec le vocabulaire iconographique et stylistique de Francis Giacobetti. Pour la première fois, lors d’une vente monographique événement, le photographe dispersera aux enchères 33 photos emblématiques, piochées dans plus de 55 ans de carrière.
Francis Giacobetti est l’un des plus grands photographes français vivants. Il a photographié les plus belles femmes du monde, les plus grandes stars, et a été l’ami des plus grands artistes, dont César et Francis Bacon. Il est avant tout, pour beaucoup de Français, l’homme derrière la photographie de l’affiche du film Emmanuelle.
Artcurial et les éditions Assouline s’associent pour célébrer ce monstre sacré. Au programme, un livre d’art réunissant ses plus belles photos, publié aux éditions Assouline et une vente de 33 clichés iconiques offrant un panorama complet de la carrière de Francis Giacobetti de l’invention de la photo de charme pour le magazine Lui aux séries réalisées pour Issey Miyake.
Créateur d’une grande partie du vocabulaire iconographique des années 1970, 1980 et 1990, Francis Giacobetti a donné naissance à des images emblématiques pour toute une génération. Frédéric Beigbeder, admirateur du maître, signera la préface du catalogue de la vente aux enchères qui aura lieu le 17 octobre.
« J’aime la photographie pourvu qu’elle ne fasse de mal à personne. Avec elle, j’ai volé des centièmes de seconde à des visages, et ces visages ne seront jamais tout à fait ce qu’ils étaient en réalité. Une mère y reconnaît rarement ses petits. Je suis donc un voleur et un menteur, et j’adore ça. […] La beauté m’intrigue. Les quelques millimètres entre un œil, un nez et une bouche qui font toute la différence entre le charme et la photogénie. »
Né en 1939 à Marseille, Francis Giacobetti commence sa carrière comme reporter. Il collabore notamment avec Paris Match et le magazine américain Life. Mais en 1963, inspiré par Playboy, il crée avec Daniel Filipacchi Lui. Le titre rencontre rapidement un grand succès et devient un phénomène de société. Les couvertures provocantes dévoilent des stars internationales ou des mannequins dans un exercice sensuel mêlant positions lascives et lingerie sexy. On voit se succéder en première page Jane Birkin, Raquel Welsh ou Jane Fonda. A chaque fois, les images sont signées Francis Giacobetti. Parfois, il réalise même l’intégralité du magazine, utilisant différents pseudonymes. Au fil des numéros, il devient le pape de la photographie de charme, confessant « Le nu est certainement la discipline artistiquement la plus difficile. Je ne l’ai pas choisie, je devais en avoir l’instinct. » La vente proposera par exemple la célèbre série avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin simulant un couple en pleine dispute dans une chambre d’hôtel. Publiée dans Lui en 1974, elle s’apparente plus à la mise en scène d’un univers sadomasochiste transgressif.
Demandé par les plus grands magazines, Francis Gicobetti enchaîne les shootings aux quatre coins du monde et pénètre l’univers de la mode.
Sa plus belle collaboration est sans doute celle avec Issey Miyake. Succédant à Irvin Penn, il est le photographe officiel du couturier depuis plus de 20 ans. Jean-Paul Goude avoue : « Il y a une femme Giacobetti. C’est une femme bronzée, ensablée, au bord de la plage, photographiée pour des hommes comme un petit pain doré. Elle peut être une duchesse ou une boulangère, on ne sait pas : une femme est une femme ; c’est sa féminité qui est mise en lumière, sa beauté, hors de tout contexte. »
Entre 1980-2000, Francis Giacobetti développe un nouvel univers. Toujours à partir du corps de la femme, il crée la série Zébra. Dans ces photographies en noir et blanc, des zébrures sont projetées sur un corps diaphane. L’alternance d’ombre et de lumière, déformée par le jeu des formes du corps, crée un registre infini de motifs.
L’approche peu orthodoxe de cet autodidacte en matière de techniques, lumières et ombres, lui a valu des couvertures aux images et formats multiples, et a hissé le nom de Giacobetti au panthéon des grands de la photographie. Célèbres pour leur aspect à la limite de la photographie et la peinture, entre artisanat et art, les séries de Francis Giacobetti (Zébras, Iris, Hymn, ses portraits de Bacon) comme ses procédés ont déconcerté les maîtres de l’art et, selon la plupart, expriment toute la beauté du corps humain.
*Textes de Jérôme Neutres
*Je me suis pour une fois livrée à un exercice que je ne fais jamais, excepté pour les annonces du bloc-notes, recopier presque intégralement un dossier de presse et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, il m’a semblé n’avoir rien à ajouter à la densité des informations que me livrait ce texte, mais surtout c’était un moyen de rendre hommage à cette belle et sympathique actrice qui vient de nous quitter, Mireille Darc, avec cette fabuleuse photo d’elle, signée Giacobetti.
Pour la petite histoire, Mireille m’avait été présentée par mon ami Georges Lautner (lui ne l’appelait pas Mimi), lors d’un tournage d’un de ses films (je ne me souviens plus lequel) aux Studios de la Victorine. Elle était charmante, mutine et pas encore starisée comme le montre le cliché en tête de mon article, et c’est ce souvenir que j’ai eu envie d’évoquer en les réunissant tous les deux, plus près de nous, sur ce cliché après la projection à Cannes de « Laisse aller c’est une valse« .
Livre : Giacobetti – textes de Jérôme Neutres
Editions Assouline, sortie 5 octobre 2017 en librairie
Exposition : du 14 au 16 octobre 2017, chez Artcurial à Paris
Vente aux enchères : le 17 octobre 2017, chez Artcurial à Paris