Voilà l’été, un Éclairage Public pas comme les autres
Nous avions été prévenus par une conférence de presse en mairie en juin 2020, notre été culturel serait principalement niçois ! L’exposition au 109, anciens abattoirs de la Ville de Nice, inaugurée le 10 juillet 2020 le prouve et je dirais, d’une agréable façon. Masquée comme il se doit, le service d’ordre l’étant aussi, j’ai rejoint l’assistance déjà fournie, sans trop m’attarder devant un spectacle de danse, sur lequel, vous le comprendrez, je suis donc sans avis.
Voilà l’été, UN ECLAIRAGE PUBLIC pas comme les autres, verni ce jour là était le but essentiel de ma visite. Selon des informations glanées ça et là, l’événement se présentait sous forme de deux expositions dans la Grande Halle du 109 et à La Station où 100 artistes plasticiens – résidents des ateliers municipaux et de l’association La Station avec leurs invités – donnaient à voir leurs récentes créations. On y retrouvait des artistes vivant à Nice et dans la région Sud, de toutes générations et de toutes pratiques : sculpteurs, peintres, photographes, plasticiens et performeurs pour une grande parade des arts d’aujourd’hui, dixit le dossier de presse.
Pour vous donner mon point de vue initial, cette présentation étant légèrement confuse, je pensais que Voilà l’été, avec une trentaine d’artistes, était présentée par La Station et le reste – désolée d’employer un terme aussi dépréciateur – réunissait les artistes des ateliers municipaux et leurs convives …
Eh bien, j’avais tout faux, car je n’ai eu que tardivement ce texte qui positionne l’événement global beaucoup mieux que mes élucubrations.
Je cite : « L’exposition dans la Grande Halle du 109 est menée par les artistes des ateliers municipaux de la ville de Nice, tandis qu’à La Station (espace d’art autogéré et première association à s’être implantée sur le site en 2009) l’accrochage est pensé par ses résidents. La règle du jeu est la même pour tous : chacun des résidents invite un artiste extérieur à venir exposer de manière à créer un panorama de la création contemporaine. Cette sélection s’est opérée naturellement, par affinités électives, que celles-ci soient plastiques, esthétiques ou tout simplement générationnelles. Les œuvres exposées sont récentes, voire inédites (certaines ayant été réalisées durant le confinement ou peu après) : elles donnent à voir, à écouter et à penser cette période si particulière que nous traversons. »
Désormais éclairée par ce commentaire, je vais vous donner une impression qui n’engage que moi, comme on dit habituellement dans les discussions….
L’exposition de groupe Voilà l’été (lire le dépliant) de La Station déclinant, comme à son habitude, quelques expressions post/post duchampiennes d’anciens et de nouveaux résidents n’a pas vraiment retenu mon attention à l’exception de la déclinaison murale de Simon Bérard, excellent artiste qui proposait aussi, dans son atelier partagé avec Quentin Spohn, de séduisantes pièces où quelques petites pailles consignaient un récit subtil et drôle
Tom BARBAGLI, Benoît BARBAGLI ; Simon BÉRARD, Adrien FLORÈS-JUANITA ; Jeanne BERBINAU-AUBRY, Guillaume GOUEROU ; Arnaud BIAIS, Maxime DUVEAU et Quentin DUPUY ; Pauline BRUN, Diane BLONDEAU et Diane AUDEMA ; Valentin FALINE, Marion COURTOIS TSCHIRHARDT ; Tom GIAMPIERI, Xavier MICHEL ; Ludovic LIGNON, Isabelle SORDAGE ; Omar RODRIGUEZ SANMARTIN, Raphaël EMINE ; Justin SANCHEZ, Julien DUBUISSON et Maggy CLUZEAU ; Jérémie STRAUCH, Donia OUASSIT ; Cédric TEISSEIRE, Morgan PATIMO ; Agathe WIESNER, Coline DUPUIS ; Anne-Laure WUILLAI, Camille FRANCH-GUERRA
Plus attirée par l’exposition Grande Halle du 109, je me suis promenée sans guide dans cet accrochage et j’ai savouré ma joie de découvrir la diversité des propositions et la liberté qu’elles exprimaient. Tout n’était pas incontournable, mais allant de connaissances en découvertes, aidée en cela par mon petit téléphone dont vous voudrez bien excuser la mauvaise qualité des photos, j’ai pris un réel plaisir à cette déambulation qui m’a confortée sur la qualité générale des artistes niçois et de leurs amis.
Les sculptures très aériennes de Martin Caminiti marquent la maturité du travail de cet artiste qui mériterait qu’on fasse appel à lui pour l’espace public à Nice, ou pour une exposition personnelle plus que méritée. Son invité Benjamin Bichard aborde avec humour les matériaux pauvres pour leur donner une nouvelle vie – une des démarches les plus fraîches de l’exposition –. Jacqueline Gainon propose trois belles toiles qui affirment, elles-aussi, sa maîtrise du medium peinture (elle est l’invitée de Karim Ghelloussi). J’ai aimé la rencontre Frédéric Nakache/Yayoi Gunji, avec pour elle, des intérieurs aquarellés, délicieusement évocateurs. Quentin Spohn à choisi d’aborder la couleur, et c’est une réussite (invitée Amandine Brulée).
Pour la première fois, Junko Yamasaki intègre avec bonheur le visage dans ses motifs fleuris et invite Louis-Frédéric Apostoly et Nils Fogel. Encore une rencontre heureuse, celle de Kristof Everart et Maxime Puglisi et celle Sandra Lecoq avec son impressionnante couronne de cravates et son invitée Bérénice Mayaux. Anne Gérard a préféré accrocher des grands papiers libres et libérés de la thématique trop prégnante des migrants, pour nous donner à voir d’immenses passages de couleurs que ponctuent, comme à son habitude, quelques objets du quotidien. Son invitée Helen COOK a croqué avec bonheur les moments intimes du confinement. Pour clore cette promenade un peu décousue mais si rafraichissante, je citerai trois découvertes : les peintures d’Emmanuelle Villard, invitée par Noël Dolla ; les photographies d’Ajda Kara « Sans titre », 2018 du Collectif Super Issue, invité de Loïc Le Pivert et la série d’huiles de Marion Jaulin, mon coup de cœur pour leur virtuosité et leur délicatesse, grâce à l’invitation de Jean-simon Raclot.
Frédéric ALEMANY, Marie LARROQUE-DARAN ; Martin CAMINITI, Benjamin BICHARD ; Mouna BAKOULI, FONDATION RENÉ D’AZUR (G.CATY, V.COSTA, S.LALLANE) & Frédéric CLAVÈRE ; Hugo BENCHIMOL, Lucas VIDAL ; Marc CHEVALIER, Gillian BRETT ; Johan CHRIST-BERTRAND, Elvire MÉNÉTRIER ; Noël DOLLA, Emmanuelle VILLARD ; Kristof EVERART, Maxime PUGLISI ; Anne FAVRET & Patrick MANEZ, Maxime PARODI ; Anne GERARD, Helen COOK ; Karim GHELLOUSSI, Jacqueline GAINON ; Jérôme GRIVEL, Pierre DESCAMPS ; Aïcha HAMU, Isabelle REY ; Thierry LAGALLA, Sylvie RÉNO ; Sandra LECOQ > Bérénice MAYAUX ; Arnaud MAGUET, Olivier MILLAGOU Florent MATTEI, Jérémy GRIFFAUD ; Fiorenza Floraline MENINI, UNLOCKED WOMEN ; Frédéric NAKACHE, Yayoi GUNJI ; Jürgen NEFZGER, Etudiants d’Aix-en Provence ; François-Xavier ORSINI, Stéphane ACCARIE ; Gérald PANIGHI, Laurie JACQUETTY ; François PARIS, Céline MARIN ; Loïc LE PIVERT, Collectif SUPER ISSUE (Projet B.A.T) ; Jean-simon RACLOT , Marion JAULIN ; Caroline RIVALAN, Emmanuelle NÈGRE ; Olivier ROCHE, Nathalie CHRISTOPHE ; Mathieu SCHMITT, Antoine LOUDOT ; Quentin SPOHN, Amandine BRULÉE ; Anna TOMASZEWSKA, Eglé VISMANTÉ ; Benjamin VAUTIER, Stéphane STEINER ; Agnès VITANI, Fafé MARTINETTI ; Junko YAMASAKI, Louis-Frédéric APOSTOLY et Nils FOGEL
Jusqu’au 20 août 2020
Le 109 : Pôle de cultures contemporaines –Ville de Nice
89, route de Turin, 06300 Nice